Triassic Attack est un téléfilm fantastique/d'horreur réalisé par Colin Ferguson et produit par SyFy en 2010.
Aucune indication précise sur le budget, mais l'évocation de SyFy suffit pour savoir qu'il doit être très modeste. Il dure 80 minutes environ.
Synopsis : Une histoire qui n'est pas sans rappeler Bone Eater, une autre merveille de SyFy ; un groupe ethnique qui manifeste contre un propriétaire qui construit sur leurs terres ancestrales, avec un shérif moitié indien qui renie ses origines face à son oncle chaman très conservateur, et qui en parallèle doit gérer son ex-femme (et faire un pacte de non-agression avec le nouveau copain) et surtout sa fille en pleine période hormonale. Voyant que son cher neveu ne fait rien, le vieux chaman se lance dans une cérémonie qui a pour conséquences la réanimation de vieux squelettes de dinosaures préhistoriques, apparemment invulnérables (je ne vois pas vraiment le rapport avec des rites indiens...).
A partir de là c'est un bordel ; il faut tout de même signaler que les personnages ont un comportement assez réaliste et prennent pour une fois les bonnes décisions, surtout le shérif qui assure dans son rôle improvisé de leader. Mais bon, pas grand-chose à se mettre sous la dent justement parce que les bestioles ont deux de tension et n'attaquent que très rarement, préférant courir après les gonzes pendant des heures... Du coup, il faut trouver quelque chose pour les neutraliser, et c'est là qu'intervient le machin sacré (livre ou tomahawk ou papier toilette) qui va servir à annuler la malédiction ; manque de pot ça n'a pas l'air de fonctionner, du coup on s'en remet à la bonne vieille technologie du transfo pour griller les bestioles qui s'évaporent comme par miracle.
Une fois le problème réglé, on termine le film sur une fin à la Walt Disney avec le shérif qui se remet avec sa gonzesse (ils se sont pris une décharge de 100 000 volts mais pas de soucis, ça chatouille seulement), les indiens obtiennent leurs droits etc... Rideaux. Déjà que le synopsis est très très léger, des scènes émotionnelles beaucoup trop longues viennent parasiter l'histoire et casser le rythme précaire du film...!
Réalisation : On retrouve ici ce cher Colin Ferguson (Lake Placid 3) mais en réalisateur, avec tous les ingrédients nécessaires à un bon film de SyFy (enfin, façon de parler) ; un cameraman qui a Parkinson tellement la caméra bouge (et certainement un gros strabisme aussi vu que l'action n'est jamais correctement cadrée), de superbes squelettes en CGI mal incrustés dans le montage, des transitions tellement brusques qu'on en a mal au dos, et surtout les scènes d'attaques (quand y'en a) qui sont abominables, même pour ce type de films ; on ferait mieux avec un minitel...
Bande-son : Un joli mix de daubes sonores, entre des musiques tribales qui font penser à des homo sapiens frappant sur des noix de coco, quelques passages angoissants passe-partout et des ptits morceaux tristounets pendant les séquences émotions.
Quant aux cris des bestioles, elles font d'avantage penser à des chiens enragés ou à un rossignol qui se serait coincé la queue dans une porte pour le ptéranodon...
Jeu des acteurs/Personnages : On pourra signaler la participation d'Emilia Clarke (Game of Thrones) et Raul Trujillo (rôle secondaire dans mon cher Cowboys & Envahisseurs) ; voilà c'est fait, maintenant les personnages : toujours la même recette avec les personnages principaux évoqués précédemment et des groupes de jeunes constitués de gros bourrins crétins et de biatches sans aucun talent, prêtes à se dévêtir pour éviter de se faire manger. Les acteurs indiens seraient certainement plus crédibles chez les Inuits, mais ce ne sont pas les seuls à mal jouer, car personne ne semble se formaliser de l'apparition de squelettes animés... On remerciera en particulier la bande de militaires, constituée de gamins n’ayant jamais tenu une arme, qui s'avère inutile car les monstres se reconstituent.
A ma grande surprise, l'humour est bien présent tout au long du film avec un certain nombre de punchlines appréciables, basées sur des situations décalées, ce qui permet de relativiser l'aspect sérieux du film (et c'est peut-être ça qui le sauve de la pire note).
Conclusion : Je citerais avec brio la punchline d'un des personnages du film qui correspond parfaitement à mon ressenti global concernant les créatures des films d'horreur ; "faut pas chercher à comprendre, elle est là c'est tout !" Cela illustre plutôt bien le vide interstellaire dont les films d'horreur font preuve concernant leurs scénarios, eux-mêmes ne doivent pas savoir pourquoi ils ont mis ce genre de monstres... Triassic Attack ne fait pas exception à la règle.